Il est important pour nous de préciser que nous distinguons les expositions des installations culinaires par la vocation des réalisations. Lors des expositions, les pièces n’ont pas comme but premier d’être mangées.
Le collectif né de la volonté de deux anciennes étudiantes de l’Ecole d’Art d’Aix de mêler deux passions, l’art et la cuisine. C’est donc en 2010 que Leslie Dorel et Marion Bonnefoy démarrent ce projet en se faisant inviter au vernissage d’un artiste . Le contexte de la galerie d’art va leur poser la question de la place de leur proposition et de la relation à l’exposition.
Le lien à l’éphémérité de l’œuvre d’art apparait, ainsi que le rapport «matière nourriture/matière plastique». Ainsi, vont naitre de leurs réflexions plusieurs pièces que l’on pourra qualifier d’installations culinaires, toujours en lien avec le lieu ou l’artiste exposé.
Cette problématique de la matière nourriture, héritage du mouvement initié par Daniel Spoerri, le Eat art, est en relation direct avec les notions de nourriture, de repas, de mémoire …
L’aliment est au cœur des questionnements sociologiques et plastiques. L’histoire de l’art nous le confirme avec des œuvres telles que les natures mortes ou encore l’avant-gardisme d’un Arcimboldo et ses «portraits légumes».
« Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es. » Jean Anthelme Brillat-Savarin
Aujourd’hui, plus que jamais, ce lien étroit avec la nourriture comme forme d’art est présent.
La gastronomie n’est plus une discipline à part et s’invite chez le commun des mortels.
L’analyse du phénomène tend à prouver l’importance de ce lien à la nourriture, du plaisir qu’elle procure, de la créativité qu’elle suscite, du besoin de revenir à l’essentiel et de la qualité de ce que l’on trouve dans nos assiettes. Autant de questions qui permettent la création de pièces que le collectif souhaite présenter au public, en le faisant interagir.